Froid à la voile : Astuces et conseils pour se réchauffer

Froid à la voile : Astuces et conseils pour se réchauffer

juillet 8, 2021 1 Par Louan

Bien qu’on n’arrête pas de nous dire en ce moment que les températures sont supérieures à la normale en Europe, il fait encore bien froid sur l’eau en Bretagne.

Mais du coup, comment rester au chaud tout en naviguant dans le froid ? Voici mes conseils.

Avant tout, pourquoi avons-nous froid sur l’eau ?

En mer plus qu’à terre en Hiver, on a très vite froid, mais quelles en sont les causes ? En fait il y en a 3 : le vent, la température et l’humidité. Il est important de bien comprendre ces facteurs pour mieux les contrer, nous le verrons par la suite.

Au niveau du vent, sa fraicheur dépend principalement de sa direction. En Bretagne, les vents noroît (du Nord-Ouest) sont particulièrement froids, humides et irréguliers alors que les vents Suroît (Sud-Ouest) sont au contraire chauds et plus réguliers.

L’humidité et l’eau sont des facteurs importants qui refroidissent le corps. De plus, nous y sommes constamment exposés. Que ce soit en mettant le bateau à l’eau, en essuyant une vague ou un grain, il y a forcément un moment où nous sommes en contact avec l’eau.

La Manche en hiver peut atteindre des températures glaciales (~10°C), et joue plus ou moins le rôle du réfrigérateur à fluide au contact de notre corps.

En bref, si nous avons froid à la voile c’est bien souvent parce que nous sommes tout le temps en contact avec au moins un de ces 3 facteurs.

Où est-ce que nous avons froid principalement ?

Je l’appelle le trio infernal : les pieds, les mains et la tête. En fait, ce sont les extrémités qui perdent leur chaleur en premier.

Pourquoi ? C’est dû à la vasoconstriction. Lorsque le corps est exposé au froid, il cherche à réduire la perte de chaleur en réduisant le volume des vaisseaux sanguins à la surface de la peau des extrémités pour réduire l’exposition du sang au froid.

Le sang reste ainsi chaud et garde les organes internes à la température normale du corps. Cependant il y a moins de sang qui circule aux extrémités et elles se refroidissent.

Après 1 heure de navigation dans le froid, on a tous déjà cru que l’eau était chaude lorsqu’on y plongeait la main. Pourtant, dès qu’on y met notre corps, c’est une toute autre histoire.

La raison est que la température de la main a suffisamment eu le temps de baisser pour se trouver plus froide que la mer, alors que le corps lui, est toujours à 37°C!

Assez parlé de l’origine du froid à la voile, voici mes conseils pour rester aux chauds sur l’eau.

1 – Rester en perpétuel mouvement

Commençons par l’astuce la plus classique : il faut rester actif constamment pour réchauffer son corps.

En effet, faire des gestes dynamiques dans son bateau permet d’activer les muscles, ces derniers génèrent de la chaleur lorsqu’ils sont en activité et participent ainsi au réchauffement du corps.

Pour ne pas trop rentrer dans les détails, les muscles en activité génèrent de la chaleur grâce au frottement de leurs fibres musculaires entre elles. Ce frottement est dû à la contraction et la décontraction du muscle.

A la voile, pour garder une activité constante et efficace de son corps, il y a plusieurs solutions :

  • Être dynamique durant toutes les manœuvres (virement, empannage, border, choquer, hisser, etc…) ou encore le passage de vague au près (mouvement du haut du corps de gauche à droite).
  • Pratiquer un échauffement physique de quelques minutes avant d’aller sur l’eau.
  • (en compétition) Rester actif entre les manches et ne pas laisser son corps se rafraichir. Il faut continuer de naviguer, en profiter pour régler son bateau (quête, tension, bordure etc…), mettre le spi dans la bonne baille.

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Froid à la voile : Mes conseils pour avoir chaud

2 – S’hydrater et bien manger

Qui l’eût cru ? S’hydrater et bien manger sont essentiels pour garder le corps au chaud.

En effet, le froid à tendance à dessécher le corps et en particulier les muqueuses. S’hydrater régulièrement est essentiel. La règle des 1.5-2l d’eau par jour s’applique autant à terre qu’en mer, d’autant plus lorsqu’on est en activité.

Contrairement à une idée reçue, les boissons chaudes ne réchauffent en réalité pas plus que de l’eau froide, bien qu’il y ait une sensation agréable et réconfortante. Il ne s’agit ni plus ni moins d’un effet psychologique.

Au niveau de la nourriture les études varient d’une à l’autre. Il faut être très prudent avec ce qu’on voit sur Internet.

Il faut conserver une alimentation équilibrée même sur l’eau, en priorisant les protéines qui sont difficiles à digérer et qui génèrent donc une thermogenèse, soit une production de chaleur.

Le fait que les glucides se convertissent en acides gras est également un processus coûteux qui génère une thermogenèse importante.

NB : Je ne vais pas conseiller d’aliment en particulier n’étant pas suffisamment renseigné dans le domaine.

3 – Réchauffer les extrémités

Nous en parlions plus haut, ce sont les extrémités qui se refroidissent le plus vite. Et ce sont ces mêmes extrémités dont nous nous servons tout le temps à la voile. Que ce soit pour border, se déplacer ou penser la stratégie… Bref, il est impératif de garder ça au chaud.

Pour réchauffer les mains et les pieds, il faut y faire circuler le sang, et pour cela, il y a plusieurs astuces que j’utilise personnellement :

  • Bouger régulièrement les doigts (pieds et mains) pour activer les muscles et pour augmenter la circulation.
  • Se taper dans les mains, seul ou avec son équipier, sous forme de petit jeu entre les manches (ça fait mal au début, mais c’est efficace).
  • Masser les doigts de pieds doucement par-dessus les bottillons.

Mais le plus efficace dans tout ça, c’est bien évidemment de bien se couvrir.

4 – Bien se couvrir

Tu l’attendais certainement, le meilleur moyen d’avoir chaud sur l’eau est de bien évidemment se couvrir.

Louan, voileux passionné

Ceux qui font de l’habitable ont déjà dû entendre parler de la technique de l’oignon ou des 3 couches. Cette technique est à un détail près la même pour tous les supports.

L’objectif sur des « petits » bateaux (laser, 420, 49er, etc…) nécessitant de se mouvoir régulièrement et de se couvrir le plus possible sans que cela handicape dans les manœuvres.

C’est pourquoi j’appelle plutôt cette technique la 3 couches LITE (ou oignon LITE mais ça ne sonne pas bien!). Le principe est donc de se protéger des 3 facteurs (humidité, vent, froid) efficacement sans impacter la mobilité du voileux :

  • La 1ère couche (sous couche) est celle du lycra, de préférence polaire mais assez fin, qui colle à la peau pour ne pas gêner la combinaison.
  • La 2nd couche (couche principale) est donc celle de la combinaison (néoprène), intégrale et au moins de 3mm sur les jambes et 2mm sur les bras (3/2) ou 4/3.
  • Et finalement la 3ème couche (couche extérieure) : un petit top / coupe-vent / ciré imperméable avec ou sans capuche selon le bon vouloir. Il est possible d’ajouter une polaire en dessous bien qu’elle s’imbibe rapidement d’eau, ce qui alourdit évidemment l’équipement.
  • Ce n’est pas vraiment une 4ème couche mais le gilet de sauvetage fait partie du matériel obligatoire en compétition.

Il faut bien évidemment se munir de bottillons qui remontent jusqu’aux chevilles, contrairement aux chaussons qui s’arrêtent en dessous et qui sont plus adaptés pour l’été. Ces bottines empêchent l’eau de s’infiltrer au maximum. Cependant l’eau qui arrive à passer est rapidement chauffée par la chaleur du corps.

Une paire de gant est également essentielle bien que beaucoup de voileux préfèrent ne pas en mettre pour avoir plus de sensation avec les bouts (écoute). Libre à chaque utilisateur de se faire son propre avis là-dessus en faisant des tests.

Finalement un bon bonnet pour protéger la tête! Il est possible également d’ajouter un cache-cou pour limiter l’infiltration du vent dans la combinaison par le cou.

NB : Certains préfèreront une cagoule, je trouve personnellement qu’elle empêche d’avoir une bonne visibilité.

J’utilise personnellement une combinaison 3/2 Furnace Pro (en graphène) de chez Billabong, des gants intégraux Flashbomb de chez Ripcurl, des bottillons Mutant de chez O’neill et un gilet de sauvetage Neil Pryde Elite.

Louan, voileux passionné

>>> À VOIR ICI : TOP 7 des astuces simples en dériveur pour aller plus vite !

5 – Rester au chaud dans sa cabine !

Pour les habitables, rien de mieux que de rester au chaud dans sa cabine et de laisser quelqu’un (ou quelque chose) d’autre conduire. C’est en partie à ça que servent les pilotes automatiques qui tiennent la barre à votre place. Pour ce faire, je suis entré en relation avec liguedelamer.com qui proposent différents types de pilotes automatiques en fonction de vos besoins.

Je vous laisse choisir un pilote automatique directement sur leur site web si vous êtes intéressé !

Pour conclure…

En résumé nous avons vu que :

  • rester en activité (et s’échauffer) permettait d’activer les muscles pour créer de la chaleur
  • une bonne hydratation protège des sécheresses dues au froid
  • une alimentation équilibrée (voir riche en protéines et en glucides) permettait la thermogenèse qui participe au réchauffement du corps
  • il est possible de facilement garder ces extrémités aux chauds en y faisant circuler le sang
  • il est possible de se couvrir convenablement tout en gardant de la mobilité

J’aurais pu également préciser que bien dormir et être en bonne santé permettent au corps d’avoir un maximum d’énergie pour générer la chaleur dont on a tant besoin cet hiver.

N’hésite pas si tu as une question à me les poser dans l’espace commentaire en dessous de cet article. Je me ferai un plaisir de t’aider.

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