Covid-19 : Les activités nautiques et de plaisance restent interdites

Covid-19 : Les activités nautiques et de plaisance restent interdites

mai 13, 2020 1 Par Louan

Covid-19 Coronavirus. Nous pensions tous pouvoir reprendre la voile dès la fin du confinement… ça ne sera finalement pas aussi simple que ça. Le décret du 11 mai sur le déconfinement interdit de manière générale la pratique d’activités nautiques. Même si les préfectures maritimes avaient donné leur accord, le « Deconfinement-Day » ne nous permettra donc toujours pas de prendre le chemin de la mer.

Mais du coup, quand pourrons-nous naviguer à nouveau ? Et dans quelles conditions ? Ce sont les questions que la communauté nautique se pose, à juste titre.

« Les activités nautiques et de plaisance sont interdites » article 7 II.

On peut retrouver sur le site legifrance.gouv.fr le passage complet de l’article 7 concernant les activités nautiques :

II. – L’accès aux plages, aux plans d’eau et aux lacs est interdit. Les activités nautiques et de plaisance sont interdites. Le représentant de l’Etat peut toutefois, sur proposition du maire, ou, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy, du président de la collectivité, autoriser l’accès aux plages, aux plans d’eau et aux lacs et les activités nautiques et de plaisance si sont mis en place les modalités et les contrôles de nature à garantir le respect des dispositions de l’article 1er et de l’article 6.

Il est dit mot pour mot, la reprise des activités nautiques partout en France, ce n’est pas pour tout de suite.

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Une autorisation cependant possible par décision du préfet de chaque département

Mais comme nous pouvons le lire dans ce même paragraphe, les activités nautiques pourront être ré-autorisées au cas par cas. Il faudra que la préfecture de votre département y soit favorable, ainsi que le maire de chaque ville. Il faudra également que chaque établissement mette en place des protocoles sanitaires pour faire respecter les gestes barrières et permettre de naviguer en sécurité.

IV. – Pour les activités qui ne sont pas interdites en application du présent article, l’autorité compétente, respectivement pour les parcs, les jardins, les espaces verts aménagés dans les zones urbaines, les plages, les plans d’eau, les lacs, les centres d’activités nautiques, les ports de plaisance et les marchés informe les utilisateurs de ces lieux par affichage des mesures d’hygiène et de distanciation sociale, dites « barrières ».

Certaines préfectures ont d’ors-et-déjà donné leur accord notamment dans certaines villes de Loire Atlantique :

Comment savoir si son département autorise les plages et les activités nautiques ?

Il est possible connaître la stratégie locale de déconfinement de chaque département en se rendant sur le site officiel de notre département. L’adresse de chaque site internet des départements s’organise ainsi :

http://www.[nom-du-département].gouv.fr/

Par exemple, l’adresse du site officiel des services d’état des Côtes d’Armor est la suivante : http://www.cotes-darmor.gouv.fr/

Les préfectures maritimes devraient majoritairement donner leur position sur le sujet dans la fin de la semaine. Le préfet des Côtes d’Armor se prononcera « mercredi ou jeudi » (source : préfecture des Côtes d’Armor). On peut s’attendre à une réouverture progressive, ville par ville, avec l’accord de chaque maire.

Quelles mesures de sécurité devront être mises en place dans les établissements nautiques ?

Pour répondre à cette question j’ai eu l’occasion de discuter avec plusieurs directeurs de bases nautiques qui ont pu me décrire les mesures recommandées par le Ministère de sport pour espérer obtenir l’accord des maires et de la préfecture.

Chaque club pourra accueillir jusqu’à 10 personnes en simultané, dont le moniteur ou l’entraîneur, les voileux pourront seulement naviguer dans la bande des 300m et uniquement en solitaire. Les doubles devront attendre… Les vestiaires resteront fermés et les clubs devront être régulièrement aérés et désinfectés, tout comme le matériel avant et après chaque utilisation. D’ailleurs les adhérents devront emmener au maximum leur propre matériel.

On devra évidemment faire respecter la distanciation sociale et les gestes barrières, c’est à dire 1m50 entre chaque personne et sur 4m², port du masque, et un système de flux sera mit en place pour limiter les contacts entre les différents groupes.

On peut donc s’attendre à pouvoir reprendre la voile dans un protocole sanitaire assez lourd, et qui ne permettra pas, dans un premier temps, à tout le monde de reprendre.

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La Fédération des Industries Nautiques dénonce une complexité juridique et un revirement incompris

Le président Yvon LYON-CAEN de la FIN a adressé dans la journée du 12 mai, peu après la publication du décret, une lettre ouverte à destination du Premier Ministre Édouard Philippe.

« Vous avez déclaré qu’un grand nombre de Français allait retrouver avec bonheur le 11 mai, « un peu de la liberté qui leur a tant manquée pendant ces longues semaines de confinement, … ». »

Vous avez également laissé aux préfets et aux maires, le soin de mettre en place des protocoles spécifiques pour notamment « permettre l’accès aux plages, lacs et centres nautiques dans le respect des exigences de sécurité sanitaire ».

L’ensemble de la communauté nautique (industries et services, monde sportif, ports de plaisance et associations d’usagers)s’y était préparé en travaillant sur des guides, chartes ou référentiels sanitaires. Ce travail est pleinement opérationnel aujourd’hui. »

Tout comme la communauté nautique, la FIN pensait qu’il serait possible, dès la fin du confinement, de reprendre les activités nautiques, peu importe leur nature (industries, sportif, plaisance, etc.).

Pour Yvon Lyon-Caen, le décret publié le 11 mai « sème le doute et l’incompréhension. » et dénonce un « revirement » de la part du gouvernement

« D’abord l’article 9 de ce décret vise spécifiquement l’interdiction des activités nautiques et de plaisance. Jusqu’alors, les seules restrictions évoquées dans votre discours, concernaient les plages, les lacs et plans d’eau. Pourquoi un tel revirement ?

En l’état donc, la rédaction de ce texte laisserait supposer que le préfet de département pourrait déroger à une règle générale d’interdiction de la plaisance et de la pratique nautique, à la demande du Maire, et pour autant que les prescriptions de l’article 1 (mesures barrières) et de l’article 7 (pas de rassemblement de plus de 10 personnes) soient respectées.

Concrètement, si la navigation de plaisance est aujourd’hui autorisée par les Préfectures maritimes, l’accès au bateau serait lui conditionné à une autorisation locale des préfets de départements, sur demande motivée du Maire, qui permette d’accéder au port de plaisance par exemple. Pourquoi une telle complexité ? »

Dans la suite et la fin de la lettre, la FIN invite le gouvernement à « faire confiance » aux usagers de la mer, sous-entendant qu’il serait judicieux d’autoriser dans l’ensemble des villes la réouverture des plages et d’autoriser les activités nautiques.

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