Progresser en dériveur : 5 exercices pour y parvenir #2

Progresser en dériveur : 5 exercices pour y parvenir #2

août 14, 2018 5 Par Louan

À la voile, comme tu le sais, on obtient des résultats concrets qu’avec de l’entraînement, de la détermination, et surtout des ambitions.

Malheureusement, je ne peux pas te donner des ambitions, tu dois te les créer toi-même. Par contre, je peux te donner 5 exercices pour progresser en dériveur, qui t’aideront lors de tes entraînements.

Que ce soit en 420, en 29er, ou encore en RS 500, je vais te donner des exercices qui fonctionnent pour n’importe quel dériveur. Le mois dernier je t’avais présenté les départs au lièvre, les virements synchronisés, la course de marche arrière, les départs, et la navigation les yeux fermés, voici 5 nouveaux exercices exclusifs.

1 – J’lève le bras, tu vires ! (virement au signal visuel)

Un exercice des plus simples, et pourtant des plus importants! Ton entraîneur se place plus ou moins loin de toi, et dès qu’il fait un signal visuel, tu vires de bord. En double c’est plus facile, le barreur se concentre sur ses penons et l’équipier jette un œil sur l’entraîneur le plus souvent possible.

On te dira souvent qu’en régate, il faut savoir regarder autour de soi : les risées, les bateaux qui approchent, les vagues, les bouées, le cadre, etc… Le meilleur moyen d’entraîner son cerveau à y penser est de le forcer à regarder autour. Cet exercice permet de te faire mémoriser le fait que tu dois regarder autour de toi, et également à t’entraîner à faire des virements corrects.

Cet exercice n’est pas forcément à pratiquer régulièrement, une ou deux fois au total suffisent à ancrer l’information en général.

Voici un petit rappel sur comment faire des bons virements :

Réussir un virement à bascule dans le petit temps en 4 étapes :

  1. Fais gîter légèrement le bateau avant de commencer le virement
  2. Entame le virement, lorsque la voile passe, donne un coup de contre-gîte avec ton corps
  3. Passe la barre de l’autre côté jusqu’à ce que la voile soit au milieu du bateau : abattre un peu plus que le cap au près pour avoir de la relance
  4. Change de côté en aplatissant (plus ou moins) de manière dynamique le bateau : on donne une impulsion au bateau

Réussir un virement dans le medium et le grand temps : Le dynamisme est essentiel, la relance dans les vagues d’autant plus. Il faut toujours que tu te synchronises avec ton équipier ou/et ton gréement. Place toi plus rapidement dans le bateau pour laisser moins de temps à celui-ci de gîter et de peut-être te mener au dessalage.

2 – Je suis où sur la ligne ? (repère sur un départ)

Tu connais cette frayeur quand tu es sur un départ sous black et que tu n’es pas sûr d’être bien sous la ligne ? Moi je la connais, et je connais l’exercice qui t’empêchera de sauter avant même d’avoir pu commencer la manche. Pour progresser en dériveur il faut savoir admettre ses torts, des fois on est au dessus de la ligne alors qu’on n’y croit pas. Admettre ses torts c’est accepter d’avancer et de progresser en dériveur.

L’exercice est simple, ton entraîneur place au préalable une ligne neutre, les autres bateaux et toi allez chercher à vous placer pile en dessous de la ligne, dès que tu penses y être, tu émets un signe visuel ou sonore à ton entraîneur qui te confirme si tu es bien sur la ligne ou non. Si non, il t’indique si tu es au dessus ou en dessous, et si possible à quelle distance.

test de la ligne progresser en dériveur

Un exemple d’échange entre toi et ton entraîneur.

Pour savoir si tu es bien là où tu crois être sur la ligne, tu devrais prendre si possible des repères à terre alignés avec la ligne. Les repères situés à terre peuvent être des perches, des arbres, maisons, n’importe quel objet fixe facilement discernable. 

repère à terre progresser en dériveur

Oui, je ne sais pas faire de dessin.

C’est un bon exercice que tu devrais pratiquer fréquemment pour prendre l’habitude et d’autant plus lorsqu’une régate importante arrive.

3 – Tu entends c’que j’te dis ?! (naviguer avec des boules Quies)

Je te proposais dans l’un des 5 exercices du mois dernier de naviguer les yeux fermés, cette fois ci ce sera avec des boules Quies. Celles-ci te priveront d’un autre sens tout aussi important : l’ouïe.

À la voile, on utilise principalement 3 de nos 5 cinq sens : le vue, le toucher et l’ouïe (à part si tu goûtes l’eau, à ce moment là, pense à consulter). L’ouïe porte un rôle très important pour capter les différentes informations : les conseils de ton équipier (si tu es en double), les informations de ton entraîneur, et permet également « d’entendre » le vent passer dans tes oreilles.

En te privant d’un de tes 3 sens, ton cerveau va se servir 2 fois plus des 2 autres, ainsi, tu vas apprendre à naviguer privé de son, ce qui te permettra de te concentrer davantage sur d’autres moyens pour naviguer convenablement.

Cet exercice est assez particulier, tu peux le pratiquer une fois 15-20 minutes. Tu te rendras compte à quel point tu as besoin du son. Si tu veux faire plus, tu développeras une capacité à adapter tes sens pour naviguer aussi efficacement qu’avec tous tes sens. Si tu es en double, tu peux complexifier la tâche en imposant les boules Quies à toi et ton équipier, comme ça aucun des deux ne pourra capter des informations sonores et donc en informer l’autre.

4 – Un voileux sachant tenir sa place sur la ligne est un bon voileux ! (départ en restant sur la ligne)

Le mois dernier je t’avais montré un exercice : le départ favorable. Le principe était de rendre favorable un côté de la ligne pour forcer les coureurs à se battre pour garder leur place.

Cette fois-ci je te propose de faire un départ avec une ligne neutre, dans lequel tu devras rester le plus possible sur la ligne 1 minute 30 avant le départ. Le principe est de te forcer à faire beaucoup de manœuvres, des virements rapides, des marches arrière et des abatées calculées pour rester sur cette ligne.

En faisant ceci, tu vas apprendre à jouer avec les règles sur le départ, et tu vas ainsi pouvoir découvrir comment prendre la meilleure option pour réussir ce départ.

Pour progresser en dériveur sur les départs je te conseille de beaucoup pratiquer cet exercice. De manière générale tu peux faire des départs pour prendre le coup de main au moins une fois par entraînement.

5 – Tourner tel un fou. (tourner entre deux bouées se resserrant)

C’est mon exercice préféré de ce top. Le principe est simplement de tourner entre deux bouées, une étant au vent et l’autre sous le vent, ce qui forcera à passer du près au vent arrière. Les deux bouées vont être resserrées avec l’aide de l’entraîneur, ce qui poussera les coureurs à faire davantage de manœuvre pour éviter les contacts et de changement de réglages.

Pour exploiter cet exercice au maximum, il est mieux de le pratiquer à 3 – 4 personnes.

progresser en dériveur

les deux bouées se resserrent

Pratiquer cet exercice c’est un peu comme faire du rameur chez soit: ça travaille toutes les parties importantes. En faisant cet exercice, tu apprends à :

  • faire des manœuvres propres et rapidement
  • changer de réglages rapidement (Hâle-bas et Cunningham relâché et dérive levée au vent arrière, etc)
  • faire de bons passages de bouée
  • mémoriser les règles de priorités

Cet exercices est très vite fatiguant et répétitif, il serait donc plus pertinent de le pratiquer en tant qu’échauffement. Soit environ 10 minutes avant d’entamer d’autres exercices plus complexes.


Tu penses savoir pas mal de choses en dériveur? Alors viens tester tes connaissances avec des quiz sur le dériveur :


D’autres exercices pour progresser en dériveur

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